Debout avec socrate

Paru le 5 mai 2022, mon septième livre retourne en Grèce, auprès de Socrate, dans le but d’y trouver les appuis pour un nouvel élan de lucidité et de confiance dans cette période à hauts risques (plus de détail dans la rubrique livres).

Partir avec Ulysse

Les voyages sont repoussés? Nous pouvons encore embarquer au plus vite avec Ulysse. Pour trouver dans son odyssée une évasion dans l’imaginaire et les régions originelles de la culture européenne. Pour affronter aussi les épreuves actuelles, et dans les pas du héros d’Homère, nous préparer à devenir plus forts et plus lucides. C’est l’objectif de mon dernier livre Ulysse et nous (Editions Le Relié)

CHRONIQUE D’UN DECONFINEMENT (Jour 52/ jeudi 7 mai)

Virus et vérité

Dissimulation, mensonge, scepticisme, paradoxes, discours contradictoires, dilemmes, revirements, simulations fausses nouvelles…rarement notre besoin de vérité aura été aussi malmené que depuis l’irruption du Covid-19 dans notre champ de vie et de pensée. Nous sortons du confinement lavé de toute certitude et le cerveau détraqué.

Avant son arrivée, chacun était le centre d’un petit cercle de croyances où tout faisait sens à partir de lui. Une logique assez basique organisait le champ de nos représentations et de nos actions : il y avait ce que nous tenions pour vrai et ce que nous tenions pour faux, le juste et l’injuste, le beau et le laid, le bien et le mal. Ce système de dualités reposait sur un couple plus subjectif, encore parce qu’enfoui dans la vérité profonde du corps : le plaisir et la souffrance. Mais c’est le moi, qui en était à la fois la source et le destinataire, le fondement et la clôture.

Bien sûr nous nous informions, nous nous forgions une opinion instantanée en puisant dans le flux médiatique. Nous acceptions la différence des goûts, les zones grises des conduites ambiguës, les situations affectives indécidables, un soupçon de scepticisme accompagnait nos croyances, mais ce n’étaient là que des concessions marginales, une sorte d’hommage tacite et paresseux à notre imperfection. Derrière ces apparences, le moi restait le maître, croyions-nous. Il pouvait encore faire la part entre le réel et le virtuel.

C’est cet échafaudage à la fois idéologique et pratique, culturel et intime que l’attaque virale a renversé. Notre GPS psychique, mix de logique primaire, de psychologie et d’expérience personnelle est tombé en panne. Nous découvrons la difficulté de penser, d’élaborer une opinion, de nous faire une représentation de l’événement.

Nous avons oublié deux ou trois choses que nous avions appris sur la vérité. Qu’elle se construit au fil d’un lent et complexe processus collectif. Que la plupart du temps elle réfute les certitudes sensibles immédiates. Qu’elle n’a rien à voir avec la subjectivité. Qu’elle peut échapper à la logique binaire. A l’âge des algorithmes, du clonage et de l’intelligence artificielle nous sommes restés des métaphysiciens. Nous croyions encore à une Vérité absolue, unique et comme éternelle : la nôtre, celle qui serait élaborée par un individu.

Or la vérité est relative, elle varie selon les objets qu’on étudie, les principes qu’on se donne, les perspectives et les observateurs, ce qui ne veut pas dire qu’elle est subjective. Elle est plurielle (la vérité du mathématicien, n’est pas celle du médecin ou de l’économiste) et dans chaque domaine encore elle s’exprime au pluriel. Et elle est évolutive, scandée par des réfutations, des erreurs fécondes, des inventions saillantes, des paliers provisoires.

A l’épreuve du réel viral, nous avons perdu nos certitudes, nous ne croyons plus les médias, nous nous méfions des politiques, notre confiance dans les sciences est ébranlée. Les icones et les idoles de notre monde individualiste sont en morceaux. C’est leur destruction qui nous affole et nous inquiète plus encore que les inconnues du virus et les réalités cruelles qui s’annoncent avec le déconfinement. Nous restons nus avec notre besoin de croyance et de vérité. Est-elle un mal ou un remède ? Une chance ou un danger ?

Agrippa d’Aubigné : « Quand la vérité met le poignard sous la gorge, il faut baiser sa main blanche. »
Baudrillard : « Le réel n’existe plus »
Hannah Arendt : « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple vous pouvez faire ce qu’il vous plaît. »

CHRONIQUE D’UN CONFINEMENT (JOUR 6/ dimanche 22 mars)

 

Cosa sara … ? 

 

L’Italie (60,5 millions d’habitants) vient de dépasser la Chine (1,4 milliard d’habitants) pour le nombre de décès causés par le COVID-19. Triste record pour un pays voisin, frère d’Europe et où beaucoup d’entre nous – j’en suis- comptent encore des parents.

L’Italie est confinée. Plus de voyage possible de l’autre coté des Alpes. De ces voyages qui nous apportent tant de richesses culturelles, gastronomiques ou tout simplement humaines. Le pays des évasions à portée s’est transformé en terre d’emmurement.

Il faut attendre. Et se nourrir intérieurement de ce voyage en Italie qui a joué et joue encore comme une matrice littéraire, une source d’inspiration et de création pour tant de poètes et d’écrivains, à l’image de Goethe ou de Stendhal, pour ne citer que les principaux. En voici quelques exemples dans le champ de la pensée.

Homère : C’est l’Italie du sud, avec ses îles et ses rivages qui sert de décor à la plupart des chants de l’Odyssée. Au fil des tempêtes des épreuves, des rencontres de monstres impitoyables et d’expériences extraordinaires, Ulysse s’initie dans la douleur et la solitude à la condition humaine.

Montaigne : Il s’est promené en Italie pour soigner sa gravelle, mais aussi les « monstres » de sa mélancolie après des années de rédaction des Essais dans le confinement de sa librairie, Montaigne y séjourne un an et demi. L’occasion pour lui de « limer sa cervelle contre celle d’autrui », pour s’ouvrir à la diversité humaine et à l’étrangeté d’être soi.

Freud : Le fondateur de la psychanalyse était fou amoureux de l’Italie. Entre 1870 et 1923, il s’y est rendu une vingtaine de fois. A Trieste, Orvieto, Venise, Florence, Naples, et, bien entendu, à Rome qui occupe la place majeure dans cette série. A chaque retour, ses théories s’enrichissent et s’étendent nourries par ces escapades thérapeutiques.

Sartre : C’est moins connu, et surprenant, pour un penseur qu’on imagine plus facilement dans une cave enfumée de Saint-Germain ou à l’entrée d’une usine, mais Sartre était un inconditionnel de Venise où il a écrit un texte magnifique qui va à l’encontre de tous ses romans et essais existentialistes. Une ville où il pouvait être ce qu’il n’était pas…

La compagnie des penseurs doit donc beaucoup à l’Italie. Cette dette valait bien ma modeste chronique  dédiée à mes cousins de Carrare. Nous reviendrons en Italie ! Ci vediamo presto !

 

Stendhal : « Passion italienne : c’est-à-dire la passion qui cherche à se satisfaire, et non pas à donner au voisin une idée magnifique de notre individu ».

Freud : « Notre cœur tend vers le Sud. »

Lucio Dalla : « Il se sentait seul comme un oiseau en vol qui s’arrête et regarde en bas. »

CHONIQUE D’UN CONFINEMENT (Jour 5/ samedi 21 mars)

 

Sublime

Il faut bien le reconnaître, ce virus nous fascine. Il pourrait ressembler à une nano-méduse rouge ou à une anémone de mer de l’infiniment petit. Les excroissances qui hérissent son corps sphérique ont l’aspect des clous d’une couronne, d’où son nom de corona. Un nom qui se charge de l’omnipotence, du pouvoir infini que symbolise une couronne. Ce virus terrible répand son emprise sur le globe, il règne en maître sur notre système économique et financier, notre liberté de travailler et de circuler. Si minuscule et si dominateur. Et encore invincible.

Durant des millénaires, les catastrophes qui ravagent l’humanité, ont frappé par le caractère spectaculaire de leur force destructrice. Les séismes, ouragans, éruptions, nous atteignent deux fois. Par le mal qu’ils nous font et par la fascination qu’ils exercent. Il en allait de même avec les épidémies du passé. Leurs destructions s’exhibaient. La guerre, avec ses scènes de dévastation exerce le même pouvoir. Notre imagination et notre pensée sont dépassées.

Avec un phénomène comme le virus, nous sommes confrontés à une destruction impalpable. On peut le quantifier, certes, mais le sida, par exemple, reste une maladie individuelle, cachée dans les domiciles et les hôpitaux. Le Covid-19, est un virus inédit qui ajoute l’invisibilité – excepté pour les personnels hospitaliers ou les familles des malades- à la violence. Son agression vide les rues. Ne circulez pas, il n’y a rien à voir. En dépit ou en raison de cette absence, il nous fascine encore.

Kant appelait sentiment du sublime, ce sentiment qui nous met en présence d’une force qui nous dépasse. Sublime ici ne veut pas dire très beau, mais au-dessus de limites, supérieur. « Est sublime ce en comparaison de quoi tout est petit. » Le virus, autant que la furie d’un tsunami, nous met en présence d’une force infinie. Certains puérilement tentent d’en jouir. Voyez, disent-ils, nous nous croyions invincibles, la nature et la vie se révoltent, nous l’avons bien cherché. Ils prennent pour punition ce qui est épreuve.

Ce virus, certes, nous rappelle à nos limites et à notre fragilité. Mais ce que Kant percevait dans le sublime, c’est autre chose. Une ouverture à l’infini. Un défi lancé à notre liberté. L’homme seul est capable d’affronter le danger, y compris le risque de la mort.

Il y a mieux à faire, donc, que de se laisser fasciner, méduser par la puissance du Covid-19. Les malades luttent, les hospitaliers et tant d’autres se battent au péril de leur vie, les chercheurs s’activent. Et même dans le confinement nous combattons. Nous en viendrons à bout de ce virus !

Pascal : « Quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui ; l’univers n’en sait rien. »

  Emerson En général, tout mal auquel nous ne succombons pas est un bienfaiteur pour nous.”

Aragon : « L’homme crie où son fer le ronge et sa plaie engendre un soleil. »

 

CHRONIQUE D’UN CONFINEMENT ( Jour 4/ vendredi 20 mars)

 

Jardinage

Retour au grand air aujourd’hui, après ces jours de confinement et pour, les plus chanceux, de jardinage intensif.  Un ami épicurien, optimiste invétéré, m’y invite au cours d’un entretient (téléphonique) : « Tu verras, nous serons mieux après, quand tout sera fini. Nous reprendrons goût à tous les plaisirs avec un appétit décuplé ! »

Sans le savoir, cet ami propose de mettre en pratique un des exercices de philosophie mis au point par Epicure (-342/-270 av. J.C.). Dans les faubourgs nord d’Athènes, celui-ci ouvrit une école en rupture avec tous les codes en vigueur. Excentrée, ouverte aux femmes et aux esclaves. Pourvue d’un lopin de terre cultivée à vocation vivrière, elle portait un nom original et simple : le Jardin.

Epicure y enseignait une philosophie éthique qui faisait du plaisir le souverain bien. Il avait mis au point une pharmacie destinée à assurer une véritable thérapie de l’âme. Elle proposait quatre remèdes ainsi formulés : Les dieux ne sont pas à craindre, la mort non plus, le bonheur est possible ici-bas, la souffrance est supportable. Le plaisir résultait d’une élaboration, un filtrage et un dosage des désirs.

Pour atteindre la sérénité, il fallait faire le tri entre les désirs non-naturels et les désirs naturels. Les premiers se divisent en deux catégories : les désirs vains (l’argent, la notoriété), et les désirs impossibles (l’immortalité par exemple). Les seconds en désirs simplement naturels (la recherche de l’agréable) et désirs nécessaires, que ceux-ci cherchent la satisfaction des besoins élémentaires, la paix du corps ou celle de l’âme, conçue comme une absence de trouble (ataraxie). Le confinement est l’occasion de mettre en pratique…

Philosopher revenait à disposer de soi et à savoir se suffire. C’est la célèbre autarcie épicurienne. Face aux souffrances physiques et morales, Epicure n’en appelait pas au volontarisme ni au courage. Il proposait notamment deux exercices simples pour changer la représentation d’une situation négative : la remémoration et l’anticipation.

Se souvenir d’un bonheur perdu,  cen’est pas sombrer dans la nostalgie, c’est revenir à notre nature et à notre finalité : la recherche du plaisir. Espérer un bonheur futur, ce n’est pas se perdre dans des mirages, c’est se détourner du malheur présent et faire accueil à l’avenir. C’est cette perspective qu’ouvre l’optimisme inoxydable de l’ami épicurien cité plus haut. Vous pouvez facilement la suivre.

A l’heure où le personnel hospitalier lutte contre un terrible virus qui emporte ses proies dans de terribles souffrances, il est bon de penser en épicurien à un avenir collectif meilleur.  Et de rappeler un autre bienfait de l’autarcie, si proche de notre confinement. La culture des fèves  pratiquée dans le Jardin a permis à la communauté épicurienne de survivre à une terrible famine qui ravagea Athènes. Pratiquons le confinement autarcique !

Musset : « Un souvenir heureux est peut-être sur terre plus vrai que le bonheur. »

Nietzsche : « Je considère les différentes écoles morales antiques comme des laboratoires expérimentaux dans lesquels un nombre considérable de recettes de l’art de vivre ont été pratiquées à fond et pensées jusqu’au bout. »

Epicure : « L’amitié fait le tour du monde et nous convie tous à nous réveiller pour la vie heureuse. »

 

CHRONIQUE D’UN CONFINEMENT (jour 3/ jeudi 19 mars)

Le retour de Pan

Mon premier a la forme d’une couronne, mon second est un virus, mon troisième est une maladie qui cache son nom (desease), mon quatrième est apparu l’année dernière. Mon tout : une pandémie baptisée Covid-19. Ce serait pour nous rassurer que l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, a choisi ce nom imbuvable qui ressemble à celui d’un avion de chasse.

Pandémie vient du grec pan (tout) et démos (peuple). Le Covid-19 est un virus qui peut frapper tout le monde et partout. On retrouve ce préfixe totalisant dans panacée (remède universel), panique (grande peur), panurge (homme qui fait tout) mais pas dans panade qui vient du latin panis (pain).

La panique est liée au dieu Pan, qui dans la mythologie grecque, protégeait les bergers et les troupeaux. Il était si laid avec ses cornes et ses pattes de chèvre qu’il a fait fuir sa mère épouvantée à sa naissance. Il passait son temps à effrayer les voyageurs égarés ou les voleurs en apparaissant subitement et en poussant des hurlements terribles.

« Pan », c’est aussi l’onomatopée pour dire le coup de feu. De fait, nous sommes devenus des cibles multiples, du virus, des médias, du système, des proches, de soi-même. Chaque passant qu’on croise est un snipper potentiel, un proche, c’est déjà une mine contaminante.

Covid-19 : un mot étrange pour une réalité inédite, qui émerge dans des torsions sans précédent. C’est le temps libre imposé. La pluie de milliards annoncée quand on cherchait le centime d’économie. La peur collective intériorisée. Les fake news au cœur de l’info. Plus besoin de théories du complot : le complot biologique s’immisce dans nos cellules. Dans ces retournements convulsifs la vie du monde est devenue le plus grand oxymore jamais engendré.

L’oxymore est une figure de style sidérante (le soleil noir, la douce violence). Elle nous vient quand parler est difficile, quand nous flirtons avec l’inexprimable. Quand nous ne voulons ou nous ne pouvons pas entendre. Face au virus nous sommes nus, dépourvus de tout ce qui nous cache et nous protège. Symptôme de cette nudité : plus de masque ni de gants ni de gel protecteur…

Le virus, croit-on savoir, est né sur un marché de Wuhan que fréquentent des Chinois pauvres. Il n’est pas « chinois », comme l’estime un Président des Etats-Unis, porte-voix de milliardaires, qui ne sait pas parler. Il est la ruse, l’insistance, la revanche, le suicide, le cri de la misère face au système qui la produit.  Du fond de notre confinement, saurons-nous l’entendre ?

 

Wittgenstein : »La philosophie est un combat contre l’ensorcellement de notre intelligence par le moyen de notre langage. »

Camus : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »

Socrate : « Il faut prendre soin de son âme davantage que de son corps ou de sa richesse. »

Spinoza : « Les hommes se trompent quand ils se croient libres. Cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leur action et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. »

CHRONIQUE D’UN CONFINEMENT (Jour 2/ mercredi 18 mars)

Confinement et confiserie

En écho à la chronique précédente, et pour instiller une saine dose d’humour dans leur séquence philosophique, certains on demandé si confinement et confiserie provenaient de la même source linguistique. La réponse est non , même si la proximité phonétique est tentante.

Confire n’est pas confiner (enfermer, limiter). Confire est formé avec deux mots latins, cum (avec) et facere (faire). Il signifie, digérer, achever par maturation, utiliser un procédé qui conserve un aliment et l’empêche de pourrir. Le confit de canard ne peut donc être confondu avec le confinement du palmipède.

On peut toutefois se demander si le mot ne nous éclaire pas sur la situation virale actuelle. Elle nous avale, en effet, et nous fait macérer dans une inactivité forcée. Mais si nous restons tétanisés sous la menace, nous allons finir confit en solitude comme le bigot en dévotion.

Il nous faut donc nous confire dans le sens de faire avec. Faire avec cette épreuve, qui serait seulement surréaliste si elle n’avait pas son lest de pathologie mortelle. Penser cette épreuve aussi, les contradictions, ambivalences et ambiguïtés qu’elle rend plus évidentes en nous.

Nous courions après le temps, il nous est donné à profusion, certes sous un mode forcé, mais cela nous laisse insatisfaits. Nous pestions d’être détournés de notre intériorité et voilà que, quand nous avons tout loisir de nous y consacrer, nous désirons une seule chose : sortir. Nous revendiquions notre individualisme et un jour de confinement suffit pour nous mettre en manque de société…Emerveillement de l’instant, vie intérieure, développement personnel, toutes les recettes à la mode sont dissoutes par un Covid avide.

Macérons donc, si cela nous permet de devenir plus lucides, de mieux nous connaître et de nous transformer. Le passage du virus que, en continuant à nous confiner, nous contournons aura eu au moins une vertu.

Hobbes : « L’oisiveté est la mère de la philosophie. »

Montaigne : « Il me semblait ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oisiveté, s’entretenir soi-même et s’arrêter et rasseoir en soi. »

Paul Valéry : « Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie. »

Fernando Pessoa : « Vivre, c’est être un autre. »

 

PHILOSOPHIE EN ITALIE 2020

« Penseurs en voyage » : c’est le thème que j’aborde cette année au fil de « Philosophies en Italie », quatre conférences organisées par la Dante Alighieri et la médiathèque François Mitterrand à Sète. Destination mythique de la littérature, l’Italie est également une terre de voyages pour les philosophes.
Au programme : le voyage en Italie comme initiation avec Homère (9 janvier), comme art de la curiosité avec Montaigne (6 février, comme ouverture au monde de l’art avec Freud (19 mars) et comme extase existentialiste avec Sartre (14 mai).

BLEUS VISAGES DE SETE

Vous voulez découvrir ou explorer l’âme de Sète, méditerranéenne, insulaire et métissée? Le livre et l’expo de Julien Boudet s’imposent de toute urgence. Photographe de mode installé (exilé) à Brooklyn, Julien Boudet revient souvent dans sa ville natale. De ses passages, il a tiré une centaine de portraits en noir et blanc saisissants et quelques vues singulières. Cela donne « Bleus visages », un beau livre (Editions Khal) et une double expo, en plein air sur l’esplanade de la ville (jusqu’à fin août) et dans la chapelle du Quartier Haut (jusqu’à fin juillet). Un reportage-escale absolument original, qui mixe photo de famille et art urbain.

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